Un ami artiste lui a dit : « Il y a deux difficultés pour le peintre : trouver comment entrer dans un tableau, savoir quand en sortir. » C’est par le monotype, une technique de peinture sur cuivre produisant une seule impression, que Virginia Isbell choisit de résoudre la difficulté. Elle demande à Marie-Hélène Westphalen un texte pour accompagner ses œuvres, qui écrit cette nouvelle. Elles en font un livre. Et une exposition.
Monotypes : Virginie Isbell
Auteur : Marie-Hélène Westphalen
Mise en page : Corinne Pauvert
Imprimé à Buenos Aires, Argentine - 2008
Brun ou rouge : ce qu’offre le monochrome du monotype c’est l’unité de la lumière. L’ombre est franche, comme dans un film noir et blanc, la lumière cuivrée, simple, lisible. Et les corps comme des ombres douces. En regard, un texte poétique, Et je tourne mon corps vers toi, tête-à-tête intime entre un peintre et son modèle.
Le monotype apparaît. Les visages et les corps sont là, impressionnés. Pour le peintre, il est temps de sortir de la page, de ne plus s’en mêler, s’y mêler.
Se glissent alors en écho les mots de Marie-Hélène Westphalen, la nuit, entre un peintre et son modèle. Marthe, la fugitive, qui pose en dormant, qui parle en rêvant ; et lui, le peintre aux joues râpeuses, qui ne la quitte pas des yeux. Et ce pacte entre eux. C’est l’histoire d’une nuit transfigurée... Où commence le pays de l’abandon ?